La commune située dans le Briançonnais au carrefour de quatre vallées bénéficie de conditions climatiques exceptionnelles : air sec, ensoleillement et lumière vive.
Le centre météo, un centre Européen Médical Bioclimatique de Recherche et d’Enseignement Universitaire (C.E.M.B.R.E.U), 2 maisons d’Enfants à caractère climatique sont installés sur son territoire.
La richesse des alpages :
Le Bois des Ayes représente une des forêts les plus élevées de France culminant à plus de 2000 mètres , couvrant près de 400 hectares une des plus belle cembraies d’Europe comportant une proportion importante d’arbres âgés.
Située entre les torrents de l’Orceyrette et des Ayes , elle s’est développée sur de fortes pentes à l’ubac. Aimant le froid, l’air sec et la lumière vive, le mélèze colonise pâturages, éboulis et coulées d’avalanches, se cantonnant de préférence dans les ubacs où il peut atteindre l’âge de 500 ans. Grâce à sa résistance à la dessiccation et au gel (il supporte une température de – 42°C) et sa prédilection pour les sols médiocres, le pin cembro, appelé également arole, pousse plus haut. Des arbres isolés ont été recensés jusqu’à 2 600 mètres dans le Briançonnais.
L’arole au bois blanc et rosé, très homogène, léger et assez tendre, étant préféré pour la sculpture au couteau ou à la gouge qui caractérise le meuble queyrassin. Il lui faudra une cinquantaine d’années pour devenir un arbre de deux mètres de hauteur et deux à trois siècles de plus pour atteindre vingt à vingt-cinq mètres ! Certains aroles peuvent dépasser 400 ans et présentent souvent des formes particulières en candélabre où s’installent de nombreux lichens. Le pin cembro a longtemps été éliminé au profit du mélèze afin de gagner des pâturages en sous-bois. Par son étendue et la présence d’un grand nombre d’arbres âgés et d’espèces animales ou végétales rares, la cembraie des Ayes constitue un patrimoine forestier exceptionnel.
L’avifaune est remarquable. 10 espèces sont menacées ou inscrites à la Directive Oiseaux, dont 7 nicheurs en réserve. Il s’agit de la chevechette d’Europe (une des densités les plus importantes d’Europe avec 10 couples environ), de la chouette de Tengmalm (la plus importante population connue des Hautes Alpes, plus de 4 couples nicheurs), du tétras lyre (plus de 10 couples nicheurs), de l’Aigle royal (un couple nicheur), de l’Alouette lulu (rare), du Pic noir (très fréquent) et du Tarin des aulnes (rare). Trois autres espèces sont de passage ou hivernent sur la réserve, il s’agit de la Bondrée apivore (1 à 10 individus) du Circaète Jean le Blanc (rare) et de la Niverolle alpine (rare). Le casse-noix présent sur la réserve joue un rôle important dans la dissémination des graines de pin cembro.
En 1990, sous la pression des associations de protection de la nature et de la mairie de Villard Saint Pancrace, l’Office national des forêts la classa « réserve biologique forestière dirigée ».
Gestion de la réserve
Les règles de gestion ont pour but de concilier la protection du biotope et le renouvellement du peuplement forestier avec la poursuite des activités humaines (alpages, chasse, sylviculture, cueillette…). Les parcelles les plus en altitude (176 ha) ne font l’objet d’aucune intervention sylvicole. La régénération naturelle semble s’installer spontanément malgré le pâturage. Le reste de la série (219,5 ha) est traité en futaie jardinée en adoptant un âge d’exploitabilité très élevé (350 ans pour le pin cembro et 280 pour le mélèze) et à rotation (40 ans). Des arbres sont laissés sur pied au-delà de leur mort naturelle. Les parties enherbées font l’objet d’un pâturage raisonné. Afin de protéger la reproduction du Tétras lyre, toute exploitation forestière et des alpages est réglementée.
Un comité de gestion présidé par le Maire de la commune comprenant des élus, des associations locales de protection de la nature (Arnica montana et Centre de Recherche Alpin et des Vertébrés – CRAVE), la société de chasse, les éleveurs et des représentants de l’ONF, assure la gestion de la réserve.
Un sentier botanique permet de découvrir ce site.