Les fours à chaux

Le plus connu est celui de la route de la Croix de Bretagne. Hélas ! il est seul dans son genre pour les raisons suivantes :

  • il est construit avec des pierres calcaires absentes dans le secteur,
  • la gueule est faite de briques (un luxe !) qui forment une voûte. 

L’explication de cette singularité nous a été donnée par Félix CLEMENT, chaufournier entre 1940 et 1945 : les blocs de calcaire étaient amenés par le transport par câble militaire du fort de la Croix de Bretagne. Il s’agissait d’un va et vient, la benne pleine de blocs calcaires provenant du fort, faisait remonter la benne chargée de matériel militaire.
Dans la plaine de Villard St Pancrace, nous avons inventorié une dizaine de fours beaucoup plus typiques et de plus petite taille

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Un peu de chimie 

La chaux (qu’il ne faut pas confondre avec le plâtre) provient de la décomposition des calcaires. Il se dégage du dioxyde de carbone (gaz carbonique). Mélangée à l’eau, la chaux obtenue (chaux vive) "foisonne" et finit par donner de la chaux éteinte. Celle-ci fait prise avec le dioxyde de carbone et non avec l’eau comme les ciments. On l’utilise comme mortier, enduit, badigeon ou désinfectant

Des techniques différentes
Nous avons largement exploré les archives départementales et communales et avons recueilli des témoignages écrits (Raymond JEVODAN) et oraux (François PAYAN et Félix CLEMENT). Ils montrent que les techniques de chauffe n’étaient pas les mêmes dans la vallée de la Guisane et à Villard St Pancrace. Dans le 1° cas, les fours possédaient une cheminée centrale (matérialisée par un tronc d’arbre) qui permettait d’activer le tirage, au moins au départ. Rien de tel à Villard St Pancrace : les fumées s’évacuaient en passant par les espaces ménagés entre les pierres à chaux.
Structure des fours à chaux Briançonnais
Ils comportent :
  • une "marmite" conique dans laquelle on disposait les pierres calcaires (les "pierres bleues") et le combustible,
  • une "gueule" dont le toit était formé de linteaux en pierre, qui permettait d’allumer le feu et d’assurer le tirage.
  • un "foyer" au contact entre la gueule et le fond de la marmite. Une grille, formée le plus souvent de morceaux de rail, y était disposée.
Chaque été un partenariat est fait entre la commune et la Société Géologique et Minière du Briançonnais pour organiser deux journées dédiées à ces savoir-faire oubliés.